ESMO 2014

ESMO 2014 Congress Madrid

Thérapies ciblés en combinaison :

1) Les progrès de la bithérapie à travers l’essai Combi V : diminution de 44% du risque de décès

Le Dr Caroline Robert, dermatologue cancérologue et chef du service de Dermatologie à Gustave Roussy (Villejuif) a présenté, lors d’une conférence de presse de l’Esmo, les résultats de l’essai clinique Combi V.
Cet essai de phase III multicentrique randomisé visait à comparer une bithérapie (anti BRAF : dabrafenib + anti-MEK : trametinib) à une monothérapie par un anti-BRAF (vemurafenib) en première ligne de traitement. Ces molécules ont pour but d’inhiber une voie de signalisation, dite des MAP-kinases, qui est activée dans les cellules de mélanome porteuses de mutation de BRAF.
Les 700 patients inclus dans cet essai étaient atteints de mélanome avancé porteur d’une mutation de BRAF et ont reçu l’une ou l’autre des thérapies par voie orale. Les résultats démontrent que cette combinaison prolonge significativement la durée de vie des patients, diminuant de 44% le risque de décès par rapport à la monothérapie. Par ailleurs, les réponses tumorales étaient de 64% avec la combinaison versus 51% avec le vemurafenib seul et la survie médiane sans progression de la maladie de 11,4 mois pour la bithérapie versus 7,3 mois. Les effets secondaires observés sont en accord avec ceux rapportés par de précédentes études, et confirment en particulier que certains effets adverses des inhibiteurs de BRAF en monothérapie sont amoindris par l’utilisation de la combinaison.

2) Les résultats de la bithérapie à travers l’essai CoBrim

L’association expérimentale de Roche cobimetinib plus Zelboraf (vemurafenib) a procuré un avantage significatif à des patients atteints de mélanome avancé, par comparaison avec Zelboraf utilisé seul

  •  L’association Cobimetinib plus Zelboraf a réduit de moitié le risque d’aggravation de la maladie par comparaison avec Zelboraf utilisé seul.
  •  Les résultats de l’étude de phase III coBRIM seront présentés aujourd’hui durant le Symposium présidentiel du congrès 2014 de l’Européen Society of Médical Oncologie (ESMO) et publiés dans le New England Journal of Medicine.
  •  Roche a déposé une demande d’autorisation de mise sur le marché dans l’UE pour l’association

Cobimetinib plus Zelboraf dans le traitement du mélanome avancé présentant la mutation V600 du gène BRAF.

Roche (SIX: RO, ROG; OTCQX: RHHBY) a annoncé aujourd’hui des résultats positifs issus de l’étude de phase III coBRIM. Ces résultats ont montré que l’association cobimetinib, inhibiteur de la protéine MEK, plus Zelboraf (vemurafenib) a permis à des patients atteints de mélanome avancé présentant la mutation V600 du gène BRAF et non encore traités de vivre significativement plus longtemps sans aggravation de leur maladie (survie sans progression, PFS), par comparaison avec Zelboraf utilisé seul.

L’association a réduit de moitié le risque d’aggravation de la maladie ou de décès (hasard ratio [HR]: 0,51; intervalle de confiance [IC] à 95%: 0,39-0,68; p<0,0001), avec une PFS médiane de 9,9 mois chez les patients ayant reçu le cobimetinib plus Zelboraf, contre 6,2 mois chez ceux traités par Zelboraf seul. Le profil d’innocuité concordait avec celui observé dans une précédente étude portant sur l’association. Les événements indésirables le plus fréquemment observés dans le groupe ayant reçu l’association ont été les diarrhées, les nausées, les éruptions, la photosensibilité et les anomalies biologiques.

Les résultats de l’étude coBRIM ont fait apparaître des améliorations statistiquement significatives concernant plusieurs critères d’évaluation secondaires. La PFS médiane évaluée par un comité indépendant a été de 11,3 mois dans le groupe recevant l’association contre 6,0 mois dans le groupe témoin (HR=0,60; IC à 95%: 0,45-0,79; p<0,0003). Le taux de réponse objective (ORR) observé avec l’association a été supérieur à celui observé dans le groupe témoin (68% contre 45%; p<0,0001). Les données relatives à la survie globale (OS) n’a pas encore été finalisées.

Une fréquence globale plus élevée d’événements indésirables de grade 3 ou supérieur a été observée dans le groupe recevant l’association (65% contre 59%), près de la moitié de ces événements étant dus à des anomalies biologiques. Les événements indésirables courants (survenant dans plus de 20% des cas), observés plus fréquemment (tous grades) dans le groupe recevant l’association que dans le groupe recevant Zelboraf seul, ont été les suivants: diarrhées (57% contre 28%), nausées (39% contre 24%), photosensibilité (28% contre 16%), anomalies biologiques hépatiques (élévation du taux d’alanine aminotransférase [24% contre

18%], élévation du taux d’aspartate aminotransférase [22% contre 13%]), élévation du taux de créatine phosphokinase (enzyme libérée par les muscles – 30% contre 3%) et vomissements (21% contre 12%). Les événements indésirables courants observés moins fréquemment dans le groupe recevant l’association ont été la chute des cheveux (14% contre 29%), l’épaississement de l’épiderme (10% contre 29%) et les douleurs articulaires (33% contre 40%). Le plus souvent, les événements indésirables courants ont été de grade 1 ou 2 en termes de sévérité